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La Pre­mière Min­istre a présenté en fin d’après-​midi ce mardi 10 jan­vier le pro­jet de réforme des retraites du Gou­verne­ment, dont les con­séquences seront nom­breuses pour la Fonc­tion Publique et ses agents.

Il est ques­tion ici de :

    • report de l’âge légal de départ,
    • allonge­ment de la durée de cotisation,
    • caté­gories actives,
    • règle des six derniers mois pour le cal­cul des pensions,
    • porta­bil­ité des droits,
    • retraite pro­gres­sive,
    • fonds d’usure professionnelle

Le report de l’âge légal de départ à la retraite :

C’est la mesure phare du pro­jet de réforme du gou­verne­ment. Fixé aujourd’hui à 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite sera pro­gres­sive­ment relevé au rythme de trois mois par an à par­tir du 1er sep­tem­bre 2023, pour attein­dre 63 ans et 3 mois en 2027, puis 64 ans en 2030.

Ce report de l’âge légal de départ à la retraite con­cern­era l’ensemble des tra­vailleurs français, inclu­ant donc les fonc­tion­naires. Tous les fonc­tion­naires devront donc tra­vailler plus longtemps, y com­pris les fonc­tion­naires des caté­gories actives, qui béné­fi­cient d’un départ anticipé à la retraite.

Accéléra­tion de l’allongement de la durée de coti­sa­tion (Loi Touraine) :

Cette mesure con­cern­era égale­ment les fonc­tion­naires comme les con­tractuels. À compter de 2027, il fau­dra avoir cotisé 43 ans pour béné­ficier d’une retraite à taux plein, con­tre 41 ans et demi aujourd’hui. Cette échéance était ini­tiale­ment fixée à 2035 par la loi Touraine de 2014. Le pro­jet de réforme du gou­verne­ment actuel main­tient néan­moins l’âge de 67 ans pour pou­voir par­tir à la retraite sans décote.

Le main­tien des caté­gories actives :

Les mil­i­taires et les fonc­tion­naires en caté­gorie active (policiers, sapeurs-​pompiers) pour­ront con­tin­uer à par­tir plus tôt, comme les aides-​soignantes dans la fonc­tion publique hos­pi­tal­ière, a con­firmé la Pre­mière min­istre. Main­tien du dis­posi­tif des caté­gories actives qui per­met à cer­tains fonc­tion­naires de béné­ficier d’un départ anticipé à la retraite (à 57 ans, voire à 52 ans), à savoir les fonc­tion­naires occu­pant un emploi présen­tant un “risque par­ti­c­ulier” ou occa­sion­nant des “fatigues excep­tion­nelles” (policiers, sur­veil­lants péni­ten­ti­aires, con­trôleurs aériens, sapeurs-​pompiers, égoutiers, infir­miers…). Depuis plusieurs semaines, le gou­verne­ment avait déjà annoncé le main­tien de ce dis­posi­tif alors que en 2018, l’exécutif souhaitait alors met­tre pro­gres­sive­ment en extinc­tion cer­taines de ces caté­gories actives. Ces fonc­tion­naires seront quand même con­cernés par le report de l’âge légal de départ à la retraite et devront donc eux aussi tra­vailler plus longtemps, les durées de “ser­vice actif” exigées pour par­tir plus tôt en retraite res­teront inchangées.

La règle des “six derniers mois” maintenue :

Le gou­verne­ment a con­firmé le main­tien des modal­ités de cal­cul des retraites des fonc­tion­naires selon la règle de cal­cul sur les six derniers mois d’activité, alors que les retraites sont cal­culées sur les vingt-​cinq meilleures années du salarié dans le secteur privé (idem pour les con­tractuels). Depuis plusieurs mois, l’exécutif avait en effet décidé de ne pas repren­dre le pro­jet de réforme du pre­mier quin­quen­nat d’Emmanuel Macron, qui prévoy­ait la mise en place d’un régime uni­versel par points et donc le cal­cul de la retraite des fonc­tion­naires sur l’ensemble de leur car­rière et non plus sur les six derniers mois.

Pas de prise en compte des primes :

Con­traire­ment au pre­mier pro­jet de réforme, le gou­verne­ment n’envisage pas de pren­dre en compte les primes des fonc­tion­naires dans le cal­cul de leurs retraites. Les primes qui, rappelons-​le, peu­vent attein­dre 14 des rémunéra­tions des agents publics.

La porta­bil­ité des droits :

Pour “mieux pren­dre en compte la péni­bil­ité” et “favoriser les recon­ver­sions pro­fes­sion­nelles”, le gou­verne­ment pro­pose une porta­bil­ité des droits des fonc­tion­naires des caté­gories actives. Un fonc­tion­naire ayant appartenu à plusieurs caté­gories actives pourra ainsi cumuler ses années de “ser­vice actif”, ce qu’il ne peut pas faire à l’heure actuelle. “Aujourd’hui, un gar­dien de prison qui a exercé son métier durant trente ans et qui change de métier dans la fonc­tion publique perd absol­u­ment tout le béné­fice de sa durée de ser­vice actif et donc la pos­si­bil­ité d’un départ anticipé, a donné comme exem­ple Stanis­las Guerini. Demain, ce même agent verra le béné­fice de ces années de ser­vice actif défini­tive­ment acquis quelle que soit son évo­lu­tion pro­fes­sion­nelle.” Quand un con­tractuel sera tit­u­lar­isé sur un métier de caté­gorie active, celui-​ci se verra égale­ment compt­abiliser ses années en tant que con­tractuel sur ce même métier “pour béné­ficier d’un droit à la retraite anticipée”.

La retraite pro­gres­sive éten­due à la fonc­tion publique :

Le mécan­isme de la retraite pro­gres­sive per­met aujourd’hui aux salariés du privé de percevoir une frac­tion de leur pen­sion de retraite tout en exerçant une activ­ité à temps par­tiel. Le pro­jet de réforme des retraites du gou­verne­ment prévoit de l’étendre demain à la fonc­tion publique. L’objectif de cette mesure : faciliter la tran­si­tion entre la vie pro­fes­sion­nelle et la retraite et per­me­t­tre aux agents et aux employeurs publics de mieux organ­iser les fins de carrière.

Un fonds d’usure pro­fes­sion­nelle pour la santé :

“La sit­u­a­tion spé­ci­fique des pro­fes­sion­nels des étab­lisse­ments de santé et médico-​sociaux de l’hospitalière et de la ter­ri­to­ri­ale se verra prise en compte”, a indiqué le min­istre de la Fonc­tion publique. Le gou­verne­ment se fixe ainsi pour ambi­tion “d’accompagner ces étab­lisse­ments dans la con­duite et le finance­ment d’actions de préven­tion et de dis­posi­tifs d’organisation et d’aménagement du tra­vail des per­son­nels con­cernés, notam­ment en deux­ième par­tie de car­rière”. Et ceci, par la créa­tion d’un “fonds de préven­tion” auprès de l’assurance mal­adie. Une mis­sion sera par­al­lèle­ment con­fiée à des per­son­nal­ités qual­i­fiées pour “iden­ti­fier la nature et les actions à mener par ce fonds”.