DESINVOLTURE
MEPRIS
AMATEURISME
On hésite sur les qualificatifs qui s’appliquent aux conditions de mise en œuvre de la réforme systémique du régime horaire des agents du Ministère des outre-mer et de la Direction générale des outre-mer.
Ni les agents, ni les syndicats représentatifs, n’ont en effet été consultés ou associés en amont aux réflexions (y en a-t-il eu ?) qui ont motivé cette décision qui aura pourtant un impact majeur sur les conditions de travail de nos collègues et très probablement aussi sur le fonctionnement des services.
Quelle déception de constater que la ministre des outre-mer, pourtant anciennement ministre en charge de la fonction publique, n’a eu aucune réaction au courrier que la CFDT lui a adressé le 5 octobre alors même qu’elle aura à subir directement les conséquences de cette réforme imposée.
La CFDT demandait simplement que s’engagent des discussions qui permettent de faire évoluer le régime horaire actuel pour plus de convergence avec celui du secrétariat général, tout en respectant les spécificités du ministère des outre-mer.
Notre démarche, pourtant raisonnable, a été balayée d’un revers de main.
Considérer que le MOM et la DGOM ne présentent aucune spécificité nécessitant d’avoir un régime horaire différent d’autres directions dépendant pour leur gestion du secrétariat général, est une erreur qui ne tardera pas à pénaliser nos collègues, mais également le fonctionnement des services concernés.
Nous n’avons pas été entendus.
C’est pourquoi la CFDT, qui avait demandé et obtenu que cette réforme fasse l’objet d’un vote (initialement, il ne s’agissait que d’une présentation) lors du comité technique d’administration centrale du 10 octobre dernier, a voté contre le nouveau régime horaire imposé aux agents du MOM et de la DEGEOM
Nous espérions obtenir un vote unanime contre, mais malheureusement les élus du SAPACMI et de l’UNSA se sont abstenus.
SIMPLIFICATION ≠ SIMPLISME
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Modification du régime horaire des Agents du MOM et de la DGOM
Paris, le 5 octobre 2018
Madame la ministre,
Nous avons appris incidemment, le 28 septembre dernier, à 12 jours du Comité technique d’administration centrale qui se réunira le 10 octobre prochain, qu’il avait été décidé de modifier de manière substantielle le régime horaire des agents affectés au cabinet du Ministère des outre-mer et à la Direction générale des outre-mer (DGOM) en l’alignant, en tous points, sur celui des agents du secrétariat général.
Il est prévu, pour ce faire, de soumettre à votre signature l’arrêté portant abrogation de l’arrêté du 17 décembre 2001 relatif aux cycles de travail au secrétariat d’Etat à l’outre-mer.
Or, nous avons constaté que ni les agents, ni les syndicats représentatifs, n’avaient été consultés ou associés en amont aux réflexions qui ont motivé cette décision qui aura pourtant un impact majeur sur les conditions de travail de nos collègues et très probablement aussi sur le fonctionnement des services.
Les agents de la DGOM n’ont eu droit qu’à une réunion d’information le vendredi 28 septembre et les agents de votre cabinet n’ont eu quant à eux, à ce jour, aucune information officielle.
La CFDT n’est pas opposée à une révision partielle du régime horaire des services placés sous votre autorité. Certains ajustements peuvent en effet paraître acceptables, voire souhaitables, en particulier en ce qui concerne la durée minimale obligatoire de la pause méridienne, le nombre jugé excessif de jours de récupération ou encore le cycle de travail hebdomadaire.
Mais certaines des modifications induites par l’alignement sur la circulaire du ministère de l’intérieur du 27 février 2002 vont porter un préjudice certain aux agents.
Ainsi, les agents du Ministère des outre-mer et de la DGOM bénéficient de plages fixes et de plages variables différentes de celles qui s’appliquent aux autres agents gérés par le secrétariat général.
Ces différences s’expliquent historiquement à la fois par la nécessité de s’adapter aux horaires de travail des départements, régions et collectivités d’outre-mer, mais aussi par le fait que le cabinet du Ministère des outre-mer et la plupart des services de la DGOM travaillent très souvent dans l’urgence en fonction d’un agenda qu’ils ne maîtrisent pas.
Aussi, vouloir réduire la plage variable de l’après-midi de 45 mn et en fixant sa limite à 18h45 au lieu de 20h, va pénaliser de nombreux collègues dont les horaires de travail effectués au-delà de 18h45 seront écrêtés et qui ne pourront donc pas bénéficier de jours de récupération à hauteur de leur investissement.
En outre, en cas d’alignement sur la circulaire du secrétariat général, le nombre de jours de récupération des agents du Ministère des outre-mer et de la DGOM passerait de 18 à 6 jours ! Cette baisse est bien trop brutale et lourde de conséquences pour nos collègues et ne peut être acceptée en l’état. Seule une diminution raisonnable de ces jours de récupération peut être envisagée. Il serait possible à cet égard de s’inspirer de ce qui est pratiqué à la direction générale des étrangers en France qui autorise 12 jours de récupération par an.
Enfin, compte tenu de l’absence totale de dialogue qui a précédé cette réforme et de son impact sur les personnels ainsi que sur le fonctionnement de vos services, nous sollicitons son retrait de l’ordre du jour du comité technique d’administration centrale qui se tiendra le 10 octobre 2018 et demandons que s’engagent des discussions qui.
permettent de faire évoluer le régime horaire actuel pour plus de convergence avec celui du secrétariat général, tout en respectant les spécificités du ministère des outre-mer.
Nous vous remercions, Madame la ministre, de l’attention que vous porterez à la demande la CFDT, qui est avant tout celle de nos collègues, et vous prions de croire en l’expression de notre haute considération.
Madame la ministre des outre-mer
Annick GIRARDIN
Louise-Marie SIADOUS
Secrétaire générale du SMI-CFDT
- Télécharger –» Régime horaire des agents affectés au cabinet du Ministère des outre-mer et à la Direction générale des outre-mer (DGOM)
Nous n’hésiterons pas à nous appuyer sur l’avant dernier paragraphe de ce courrier en cas d’abus sur les amplitudes horaires demandées aux agents.