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Syn­di­cat du Ministère

de l’Intérieur
S’ENGAGER POUR CHA­CUN
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Après des semaines d’atermoiements, le gou­verne­ment a finale­ment tranché. La réforme des retraites fera bel et bien l’objet d’une loi spécifique.

Une péri­ode de con­cer­ta­tion avec les organ­i­sa­tions syn­di­cales s’engage jusqu’à la fin de cette année. La CFDT y par­ticipe avec déter­mi­na­tion et clarté.

La CFDT l’a dit et le répétera :

Elle est opposée à toute mesure d’âge qui revient à pénaliser les per­son­nes ayant com­mencé à tra­vailler tôt, et les per­son­nes qui ont les métiers les plus physiques.

On doit, si néces­saire, pou­voir pro­longer les échanges sur le début 2023 : la fin de l’année ne doit pas être un couperet aux discussions

Nous ne sommes pas dans le cadre de la con­struc­tion d’un régime uni­versel. Dès lors :

La CFDT est opposée :

À une mod­i­fi­ca­tion de l’assiette de cal­cul de la pen­sion. En réponse, le gou­verne­ment l’a con­firmé : il ne touchera pas aux six derniers mois.

À la mise en cause de la caté­gorie active. En réponse, le gou­verne­ment l’a con­firmé : le périmètre de la caté­gorie active ne sera pas mis en cause.

La CFDT revendique :

Une amélio­ra­tion de la retraite pour inva­lid­ité. Les agents publics doivent pou­voir béné­ficier d’un dis­posi­tif qui per­me­tte de toucher une pen­sion d’invalidité tout en accu­mu­lant des trimestres.

Une amélio­ra­tion de la prise en compte de la péni­bil­ité. Seuls les fonc­tion­naires tit­u­laires dans un corps classé en caté­gorie active en béné­fi­cient. Les con­tractuels qui font les mêmes métiers n’ont rien ! Et aucun autre agent pub­lic, tit­u­laire ou con­tractuel, ne voit la péni­bil­ité de son métier mesurée.

L’instau­ra­tion de la retraite pro­gres­sive pour les agents publics qui n’ont plus aucune tran­si­tion pos­si­ble depuis la sup­pres­sion de la « ces­sa­tion pro­gres­sive d’activité » en 2011.

La CFDT vous informera de l’évolution de la con­cer­ta­tion au fil des prochaines semaines


RÉFORME DES RETRAITES : 65 ANS, C’EST NON !

Après avoir fait planer le doute sur l’introduction d’une mesure d’âge dans le Pro­jet de loi de finance­ment de la sécu­rité sociale, c’est finale­ment le choix d’une con­cer­ta­tion qui a été fait. Tout en affir­mant son oppo­si­tion aux 65 ans, la CFDT s’engage avec déter­mi­na­tion dans cette con­cer­ta­tion qui devrait aboutir à un pro­jet de loi début 2023.

Réforme des retraites : 3 mois pour obtenir plus de jus­tice sociale

Cette con­cer­ta­tion s’articulera autour de trois cycles thématiques :

  • l’emploi des seniors et la préven­tion de l’usure professionnelle ;
  • l’équité et la jus­tice sociale ;
  • l’équilibre financier du sys­tème de retraite.

Pour la CFDT, c’est un point posi­tif : l’enjeu des retraites ne se résume pas à la ques­tion de l’âge ! C’est avant tout une ques­tion de tra­vail et d’emploi. C’est sur ces deux aspects qu’il faut agir pri­or­i­taire­ment. Cela implique de pren­dre le temps néces­saire, c’est pourquoi la CFDT se dit prête à aller au-​delà du cal­en­drier très serré fixé par le gou­verne­ment, qui prévoit une con­clu­sion de cette con­cer­ta­tion pour mi-​décembre.

Retraite à 65 ans : une mesure injuste et inefficace !

Repousser l’âge de départ légal à la retraite à 65 ans est une mesure pro­fondé­ment injuste ! Elle l’est pour celles et ceux qui ont com­mencé à tra­vailler tôt, car ils devront con­tin­uer à tra­vailler même s’ils ont cotisé assez d’années.

Elle l’est aussi pour celles et ceux qui ren­con­trent des dif­fi­cultés à se main­tenir en emploi ou qui ont des métiers pénibles : ils risquent de s’épuiser davantage.

Elle l’est enfin pour celles et ceux qui ne sont déjà plus en emploi, et qui sont, de fait, main­tenus dans cette sit­u­a­tion. Et passer la retraite à 65 ans, c’est pénaliser en pre­mier lieu les tra­vailleurs et tra­vailleuses dits de la deux­ième ligne qui ont per­mis au pays de tenir lors de la crise du Covid-​19 !

De plus, le béné­fice économique d’un recul de l’âge est incer­tain voire négatif sur d’autres branches de la Sécu­rité sociale. À titre d’exemple : les arrêts de tra­vail de longue durée sont prin­ci­pale­ment enreg­istrés chez les tra­vailleurs et tra­vailleuses en fin de car­rière. Reporter l’âge de départ à la retraite, ce serait donc plus de dépenses pour l’assurance mal­adie, elle-​même en déficit…

Équili­bre financier du sys­tème : où est le problème ?!

Dans son rap­port annuel de 2022, présenté au mois de sep­tem­bre, le Con­seil d’orientation des retraites (COR) con­state qu’il n’y a pas de dérive des dépenses du sys­tème. En effet, le déficit pro­jeté de 12 mil­liards d’euros pour 2027 ne représente en réal­ité que 3 % des dépenses de retraites par an (s’élevant à 324 mil­liards). Un tel déficit ne met pas notre sys­tème en dan­ger.
C’est le résul­tat de la poli­tique des réformes passées pour lesquelles la CFDT a tou­jours pris ses respon­s­abil­ités. S’il y a bien un sujet financier, il doit donc pou­voir se régler sans report de l’âge de départ.

La CFDT attend main­tenant de savoir quel est l’objectif de cette réforme. S’agit-il d’améliorer notre sys­tème de retraite, avec des droits nou­veaux, et répon­dre aux besoins de finance­ment ?
Ou bien de financer d’autres poli­tiques publiques, comme l’éducation, la dépen­dance des per­son­nes âgées ou la tran­si­tion écologique ? Ce sec­ond scé­nario n’est pas une option pour la CFDT : ce n’est pas le sujet des retraites !

Nos pre­mières positions

La CFDT, revendique :

  • la garantie d’un min­i­mum décent des pensions ;
  • la prise en compte de la péni­bil­ité dans l’âge de départ à la retraite ;
  • le main­tien du dis­posi­tif car­rières longues pour per­me­t­tre aux per­son­nes ayant com­mencé à tra­vailler plus tôt, de par­tir plus tôt à la retraite1.
  • l’intégration des ques­tions d’égalité femmes/​hommes, pour l’instant absentes des thèmes annon­cés par le gouvernement ;
  • la mise en place d’un Compte épargne temps uni­versel (Cetu).

La ques­tion du main­tien en emploi des senior·es est égale­ment essen­tielle. Avec seule­ment 30 % des 6064 ans encore en emploi en France (con­tre 70 % en Suède et plus de 60 % en Alle­magne), le main­tien dans l’emploi des seniors doit être placé au cœur de cette concertation.

La CFDT appelle le patronat à pren­dre ses respon­s­abil­ités, à agir pour remédier à cette sit­u­a­tion et à mieux inté­grer l’usure au travail !

Con­stru­ire un sys­tème de retraites plus juste, équili­bré finan­cière­ment, sans toucher à l’âge légal de départ en retraite c’est pos­si­ble ! C’est ce à quoi s’engage la CFDT.